7 septembre : Les propositions des syndicats.

Publié le par NicQ

Retraites, ce que proposent les syndicats
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le 02/09/2010 à 16:30vu 1461 fois2 nombre de réactions
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Manifestation contre la réforme des retraites


Le 7 septembre 2010les salariés du secteur privé comme du secteur public seront dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Mais qu'en est-il des contres-propositions faites par les uns et les autres? Car jusqu'à maintenant, peu d'arguments sont avancés ou même discutés dans les médias, sur la question des retraites alors qu'ils existent.

 

1. CGT et CFDT


Les propositions

La CGT est peut-être la centrale qui donne le plus de contres-propositions sérieuses en la matière, bien que la CFDT ne soit pas en reste, loin de là. Elles s'appuient toutes les deux sur différents constats comme l'entrée tardive des jeunes sur le marché du travail, et les aléas de carrière bien plus nombreux aujourd'hui. Pour garantir une retraite à 60 ans, elle propose d'élaborer de nouvelles modalités d'acquisition des droits à la retraite, qui prennent en compte les années d'étude et les périodes de précarité subies alors que le projet gouvernemental durcit les conditions d'accès à la retraite et ne permet pas une meilleure prise en compte des périodes de stages, de chômage ou de RSA.

Pour parvenir à un niveau égal à 75 % net du revenu net d'activité, la CGT propose une révision du mode de calcul pour le régime général, soit un retour à la moyenne des 10 meilleures années pour le calcul du salaire de référence, au lieu des 25 actuelles, et une actualisation des salaires portés au compte, basée sur l'évolution du salaire moyen et non des prix.

La CFDT propose elle de se baser sur les 25 meilleures années. Un débat est à prévoir sur ce point: espérons que ce sera pour la solution la plus favorable... Les deux centrales voulant par là garantir le revenu de retraite pour qu'il ne soit pas inférieur au SMIC avec une carrière complète, et que les retraités puissent bénéficier des fruits de la croissance.

Considérant par ailleurs l'injustice affectant les retraités ayant effectué des travaux pénibles et pour lesquels on constate une diminution de l'espérance de vie, elles insistent sur la nécessité d'obtenir un départ anticipé à la retraite pour cette catégorie de travailleur, de même pour les droits familiaux et conjugaux qui doivent être revus pour rétablir  l'égalité concernant les femmes ayant élevé des enfants.Sur le sujet de la pénibilité au travail, la CFDT imagine que le travailleur devrait gagner une année de cotisation supplémentaire tous les 10 ans.

Pour assurer le financement des retraites au regard de ces droits et garanties, des mesures précises sont proposées.

Ces ressources sont évaluées à 6 points supplémentaires de produit brut (PIB), soit en clair, porter progressivement de 12 % à 18 % la part des richesses créées consacrées au financement des retraites. De plus, constatant que certains revenus ne sont pas soumis à cotisation et que nombreux d'entre eux sont de plus en plus importants (intéressement, participation, stock-options etc), il est proposé par les centrales syndicales de ne plus laisser ces revenus sans contribution.

Dépendant du niveau d'emploi, le financement des retraites a besoin de mesures sur les politiques de l'emploi d'une dimension plus importante que celles pratiquées aujourd'hui et qualifiés de "mesurettes" par les deux centrales (CGT et CFDT), notamment en prenant des disposition réellement efficaces pour l'emploi des salariés de 50 à 60 ans, comme ceux de moins de 30 ans. Bien entendu, cela s'accompagne de réformes sur les cotisations patronales, modulées en fonction des politiques d'emploi des entreprises, ainsi que sur l'augmentation des cotisations patronales, la mise à plat de l'ensemble des exonérations et si nécessaire, une augmentation de la part salariale.

Mais au-delà, la CGT souhaite réformer les systèmes de gestion du régime des retraites et propose de bâtir une "Maison commune" pour ces régimes, qui auraient le rôle de solidariser l'ensemble des régimes plutôt que de les opposer afin de promouvoir un socle commun des droits et garanties. Car aujourd'hui, le mode de gouvernance des retraites est une raison majeure du recul de la confiance, le Medef et le gouvernement n'en faisant qu'à leur tête, s'efforçant d'imposer de façon quasi-obsessionnelle la réduction du coût du travail. Une politique qui a de graves conséquences sur les ressources affectées à la protection sociale.


2. CFE-CGC

Pour ce qui est de la CFE-CGC, la question centrale est celle du niveau de la retraite par rapport à celui du revenu d’activité professionnelle. Des revendications spécifiques aux cadres mais compatibles avec les constats faits par les autres organisations de salariés. À noter tout de même qu'avec l'élargissement de l'assiette de cotisation et la "traque aux niches sociales", elle n'est pas opposée à l'allongement de la durée d'activité.

 

3. Force ouvrière

FO propose de mettre en place de nouvelles sources de financement. Un assujettissement sur les participations et les intéressements qui rapporterait 3 milliards supplémentaires. Une compensation complète des exonérations de cotisations sociales (ces cadeaux faits aux entreprises et souvent critiqués pour leur manque d'effets sur l'emploi), soit plus de 36 milliards d'euros. Une taxation des bénéfices non réinvestis à hauteur de 5 %. Une augmentation de 1 % sur les cotisations vieillesse et un développement de 1 % de la masse salariale; est-ce par une politique de l'emploi musclée? L'organisation syndicale ne le précise pas.

 

4. CFTC

La CFTC veut prendre en compte la pénibilité au travail, garder les deux âges légaux de départ, 65 et 60 ans, et défendre le principe de retraite à la carte. Pour le financement, elle reprend à peu près les mêmes positions que les autres organisations de salariés: revalorisation des salaires, élargissement de l'assiette des cotisations aux stock-options, retraites chapeaux, participations et intéressements. À noter qu'elle revendique le retour au plein emploi, ce qui sous-entend aussi une politique sur l'emploi très importante.

 

5. Medef

Le Medef publiait déjà en 2008 une brochure avec ce titre explicite: "Comment pérenniser notre système de protection sociale sans augmentation des cotisations?"

Sa proposition consiste en l’allongement de la durée de cotisation à 41 ans d'ici 2012, et le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite. Bien entendu, à côté d'un système par répartition qu'il conviendrait tout de même de conserver, l'optimisation et le développement de systèmes par capitalisation sont à l'honneur. Une façon aimable de proposer la libéralisation du système mutualiste avec des fonds de pension investissant massivement en bourse.

On comprendra la frilosité extrême des organisations salariales sur cette idée, avec en tête les drames provoqués chez les retraités américains dont les pensions sont soumises aux fluctuations des marchés boursiers. Par ailleurs, aucune proposition relative à un dispositif de prélèvements sur les revenus boursiers, comme sur les bénéfices non réinvestis, ne semble d'actualité. Mais il faut reconnaître que ce syndicat n'est pas particulièrement véhément pour communiquer des propositions sur la question des retraites... Conscient, peut-être, de son impopularité.

(Lepost.fr)

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