Méchants journalistes, méchants !

Publié le par NicQ

Quand l'UMP attaque la presse face à la critique
NOUVELOBS.COM | 20.10.2009

Autour du président de la République, le mot d'ordre est simple : "Créer l'actualité pour ne pas la subir". Mais lorsque la communication gouvernementale se sent prise en défaut, sa meilleure défense reste l'attaque.

Frédéric Lefebvre (sipa)

Frédéric Lefebvre (sipa)

Frédéric Lefebvre s'en prend le 19 octobre 2009 "à ce monde politico-médiatique qui cherche par tout moyen à détruire le président de la République". Cette dernière attaque des médias n'est pas isolée mais s'inscrit dans une série de charges contrôlées par le président de la République, le gouvernement et l'UMP.
La stratégie de communication est bien rodée et tourne depuis longtemps déjà. Le chef de l'Etat, le gouvernement et le porte parole de l'UMP occupent le terrain médiatique, l'investissent puis le dénoncent à en fonction de l'actualité. De fait, tous cherchent à créer l'actualité pour ne pas la subir. Dès qu'ils se sentent rattrapés, ils attaquent.
Les médias doivent servir le chef de l'Etat, sinon gare. Cette relation d'amour-haine est mise à jour lors de la présentation du plan de soutien à la presse face à un parterre de journalistes en janvier 2009 : "Si vous le permettez, je ne prononcerai pas la formule rituelle "Chers amis", pour maintenir l'indépendance de chacun et qu'il n'y ait pas d'ambiguïté."

Les médias "contre lui"

En 2005, Nicolas Sarkozy n'est pas encore président mais il sait déjà mettre la pression. Alain Genestar, alors patron de Paris Match fait paraître la photo de Richard Attias et de Cécilia. Un an plus tard, le 1er juillet 2006, il se fait licencier.
En octobre 2006, sur les ondes de France-Inter, Nicolas Sarkozy attaque d'entrée le nouveau pilote de la tranche matinale, Nicolas Demorand : "Ah, ben, vous êtes aussi bon journaliste qu'on me l'a dit, alors! - C'est-à-dire? - Vous êtes le contraire de cette journaliste russe, courageuse, qui voyait tout [Anna Politkovskaïa venait d'être assassinée]. Donc vous ne voyez rien..." Fin novembre 2006, il offre une leçon de journalisme à Patrick Poivre d'Arvor sur le plateau du 20-heures : "J'ai regardé le Journal de TF1 où vous avez interviewé - c'est un grand mot! - madame Royal, et j'ai vu l'art avec lequel elle n'a répondu à aucune de vos questions."
En janvier 2007, Nicolas Sarkozy estime toujours que "les trois quarts des médias sont contre [lui]".

Leçons de journalisme

Enfin président, il poursuit ses charges contre la presse. A l'occasion du premier anniversaire de son élection, en mai 2008, Nicolas Sarkozy se livre à une "charge contre la presse" rapportée par les invités. Le chef de l'Etat veille au devenir de son adversaire d'alors, Ségolène Royal. Il l'a répété aux députés UMP réunis mercredi à l'Élysée, en s'indignant que la presse n'ait pas suffisamment relayé la condamnation en appel de l'ex-candidate dans l'affaire qui l'opposait à deux anciennes collaboratrices. Le député de la Marne Benoist Apparu explique ainsi que Nicolas Sarkozy "ne comprend pas que Ségolène Royal, qui passe son temps à donner des leçons de morale à la terre entière, quand elle est condamnée, on n'en parle pas plus".
En mai 2008, Frédéric Lefebvre crie à la "censure", estimant en outre qu'il est"anormal" que l'AFP n'ait pas mentionné un sondage favorable à Nicolas Sarkozy. Peu importe que le sondage en question ait été réalisé par internet - méthode sujette à caution - sur un échantillon plutôt faible.
Lors d'une fête UMP, le 17 octobre dernier, Xavier Darcos s'adresse au militants en les engageants à être "vigilants" et à ne pas se laisser "abuser par la campagne des petites phrases, des petites rumeurs et des mauvaises idées". Il s'explique : "Soyons solidaires, déterminés, c'est la meilleure façon de répondre à ce petit jeu de la calomnie, à cet effort de déstabilisation de notre camp organisé pa

Publié dans Au pays de Sarko

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