La crise a encore frappé !
"Cette dégradation fournit le prétexte à une poursuite du jeu spéculatif des marchés au détriment de l'économie grecque", estime le quotidien Ta Néa.
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L'Euro. (Reuters) La presse grecque s'agaçait mardi 14 juin de l'abaissement de la note du pays de quatre crans par l'agence de notation Moody's, jugé surprenant voire déloyal, en ligne avec le gouvernement qui a jugé cette dégradation sans fondement.
"Quatre bravos et une provocation", titre en une le pro-gouvernemental Ta Néa, opposant le "sabotage" de Moody's aux "compliments" adressés au pays ces derniers jours par les dirigeants de la BCE et de la Deutsche Bank, Jean-Claude Trichet et Josef Ackerman.
Alors que des experts de l'UE et du FMI contrôlent depuis lundi à Athènes le plan de redressement budgétaire gouvernemental, "cette dégradation fournit le prétexte à une poursuite du jeu spéculatif des marchés au détriment de l'économie grecque", a estimé le quotidien Ta Néa.
Moody's crée la surprise
Le libéral Kathimérini relève la surprise des décideurs économiques grecs face à cette dégradation "agressive", citant des sources de la Banque de Grèce la qualifiant de "coup en-dessous de la ceinture".
Le quotidien soulignait toutefois qu'en pratique, le recul du pays de "A3" à "Ba1", dans la catégorie spéculative pour un risque de non-remboursement de sa dette publique, n'affecterait pas sonrefinancement, au vu du plan de sauvetage mis en place par l'UE et le FMI et de la garantie par la BCE des obligations grecques.
"Moody's surprend avec une lourde dégradation [...] qui relance les scénarios spéculatifs contre la Grèce et la zone euro", titrait pour sa part le journal financier Naftemboriki, jugeant lui aussi paradoxale cette sanction alors que l'UE et le FMI "confirment une amélioration" face à la crise financière du pays. "Les banquiers grecs s'attendaient à un abaissement mais pas aussi sévère et dans cette conjoncture", commentait le journal.
Ethnos, journal de la gauche populaire, ironisait pour sa part sur un abaissement "bouffon", jugeantcontradictoires les explications de l'agence.
Le ministère grec des Finances avait estimé lundi soir que cette dégradation, qui venait d'être annoncée par Moody's, et a fait chuter Wall Street et les bourses européennes, "ne reflète en rien ni le progrès enregistré ces derniers mois, ni les perspectives ouvertes par l'assainissement budgétaire et l'amélioration de la compétitivité du pays".
(Nouvelobs.com)