Français, vous avez dit Français ?

Publié le par NicQ

 

M. Sarkozy, vous êtes en train de briser ma fierté d'être Français!
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le 25/08/2010 à 15:51vu 681 fois1 nombre de réactions
Info vérifiée et éditée par la rédaction du Post.

Partout dans le monde, on critique la France pour sa politique sécuritaire. Notre pays a-t-il perdu sa réputation?

Sarkozy à Grenoble
Sarkozy à Grenoble
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Depuis le 14 juillet 2010, les Français et le reste du monde ont été assommés par les déclarations de Nicolas Sarkozy, Président de la République Française, de Brice Hortefeux, Ministre de l’Intérieur, de Christian Estrosi et des ténors de l’UMP sur la sécurité.

Tous ces discours reprennent les pires fondamentaux de l’extrême droite française depuis les années 1930, des vocables empruntés aux fascistes pour désigner un prétendu ennemi de l’intérieur.

Comme nombre de mes compatriotes, je croyais que 65 ans après la libération des camps, plus jamais, en Europe, on ne poursuivrait des groupes de personnes pour leur appartenance à une ethnie ou à un peuple.

Je pensais que les pogroms faisaient partie de ces pratiques définitivement enterrées et que l’histoire ne bégayerait pas à nouveau. Je pensais que plus jamais on verrait des policiers aller au-delà de la loi et forcer des Roms à monter dans un train. Je pensais que le courage des policiers et gendarmes qui ont donné leur vie pour préserver quelques maquisards, quelques familles juives ou libérer Paris servirait d’exemple et de borne morale à nos institutions.

Comme nombre de mes concitoyens, je pensais retenir de mes études et humanités que la Constitution était un rempart sacré que tout politique se devait de respecter. Comme nombre de mes concitoyens, je pensais qu’être Président de la République conférait plus de devoirs que de droits, à commencer par celui d’aimer son pays, de le respecter et de le faire respecter à l’étranger.

Comme nombre de mes concitoyens, je reste attaché aux principes qui sont les nôtres depuis les Lumières et la Révolution française : être français, c’est une communauté de destin. Il n’y a pas en France, comme dans la Rome antique, de demi-citoyens. Il n’y a pas de demi-français. On est Français à part entière, "libres et égaux en droits", que l’on soit né Français ou qu’on le devienne.

La politique qui est menée aujourd’hui est contraire aux valeurs que la France a porté comme un flambeau depuis trois siècles. Elle est contraire à nos textes fondamentaux. On ne gouverne pas par le mépris, par la stigmatisation, en livrant en pâture des accusés sans moyens de défense, par des amalgames prompts à fédérer quelques électeurs.

Comme l’écrivait Albert Camus, « le fascisme, c’est le mépris. Inversement, toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme. » Nous ne sommes à l’abri de rien, surtout lorsque les membres de la majorité eux-mêmes crient aux méthodes fascistes pour brocarder la presse qui les dénonce.

Alors, aujourd’hui, je ne suis plus fier d’être Français. Presque honteux même. Comme beaucoup de mes concitoyens, j’ai le défaut d’être né de parents français, eux-mêmes issus de parents français. J’ai honte de me dire qu’en 2010, on repense à regarder le nombre de parents français dans les origines de tel ou tel, surtout quand deux de mes grands-parents ont risqué leur vie en s’engageant dans la Résistance et quand un troisième a passé plus de 5 ans dans l’affreuse boucherie de 1914-1918. Leur engagement aurait-il été vain?

Je fais partie de ceux qui ne courent aucun risque d’être déchu de leur nationalité française. Je ne vais pas me taire pour autant, ni me ranger dans une majorité silencieuse qui hésite entre renonciation et acceptation timide. Bien au contraire.

Pour prendre aux mots celui qui déclara que "la France, on l’aime ou on la quitte", j’invite fortement Nicolas Sarkozy à revenir à la raison, à se plier à l’ordre républicain, à arrêter de salir notre pays dans la communauté internationale.

A force de violenter ainsi nos valeurs, de tordre la Constitution à tous bouts de champ, d’opposer les Français les uns aux autres, de désigner des boucs émissaires, les Français sont en droit de se demander si leur Président aime la France ou bien va finir par la quitter.

A défaut, j’invite mes compatriotes, ceux qui possèdent cette carte qui offre le privilège de voter, à ne pas redonner leur voix à ce sinistre Président.

Thomas Puijalon.

Publié dans Au pays de Sarko

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