Au pays de Sarko : BNP-Paribas signe la fin de la crise.

Publié le par NicQ

Bonus de BNP-Paribas : "Rien n'a changé"
NOUVELOBS.COM | 05.08.2009

"Ils disaient avoir changé avec la crise, mais on revient aux travers précédents, c'est extrêmement inquiétant", a regretté Marc Cohen-Solal, délégué CGT. Libération a annoncé que la banque avait provisionné un milliard d'euros pour les bonus 2009.

(Reuters)

(Reuters)

La CGT de BNP Paribas a jugé mercredi 5 août que rien n'avait "fondamentalement changé" dans le système de rémunérations variables de certains traders, suite à un article de Libération annonçant que la banque française avait provisionné environ un milliard d'euros pour les bonus 2009.
"Rien n'a fondamentalement changé", a regretté Marc Cohen-Solal, délégué CGT, en se disant "surpris d'apprendre cette information au lendemain de la présentation des comptes de l'entreprise au cours de laquelle la direction a affirmé avoir limité le montant des provisions pour les bonus".
"Ils disaient avoir changé avec la crise, mais on revient aux travers précédents, c'est extrêmement inquiétant", a-t-il déclaré à l'AFP.

Règles du G20

BNP Paribas a dit mercredi "respecter scrupuleusement" les règles pour les bonus dans les banques telles qu'elles sont établies par le G20 (pas de bonus garanti sur plusieurs années, calcul du bonus en fonction du résultat net après coût du risque et étalement partiel sur plusieurs années du paiement permettant aux risques éventuels de se matérialiser).
"Au premier semestre, BNP Paribas a provisionné les rémunérations variables des opérateurs de la banque d'investissement (CIB) au prorata de ses gains", a précisé le groupe.
Interrogé sur ces nouvelles règles, le délégué CGT a jugé qu'elles n'étaient qu'un "replâtrage du système". "Si quelqu'un fait des opérations lucratives et est intéressé à ça, il va continuer", souligne-t-il.
"BNP Paribas a aussi annoncé que les bonus n'atteindraient pas 150% de la rémunération fixe, mais pour le directeur général cela peut donc monter à 1,5 million d'euros, c'est affolant", a-t-il poursuivi.

"Plus de transparence"

Selon Marc Cohen-Solal, "il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac: le milliard d'euros provisionné ne sera pas du tout réparti uniformément entre les 17.000 salariés du pôle CIB, cela va de quelques centaines d'euros à plusieurs millions".
"Ce qu'il faut, ce sont des rémunérations conformes à la qualification et à l'expérience des salariés, et cela avec plus de transparence", a-t-il encore ajouté.
Selon Libération, cette hausse des rémunérations s'explique par des performances record pour les activités de marché de la banque.

"Honte absolue" pour Lagarde

Interrogé lors de la présentation des résultats sur le montant exact qu'il comptait distribuer, Baudoin Prot, le directeur général, a refusé de répondre. Il s'est contenté d'indiquer que le seul ratio à retenir était le coefficient global d'exploitation des activités de marché (le rapport entre le chiffre d'affaires et les coûts) qui était à un niveau historiquement bas, à 43,8%.
La première banque de la zone euro semble aller à l'encontre de l'engagement pris en février dernier par les banques françaises d'encadrer les bonus de leurs courtiers afin de limiter les prises de risques excessifs, en contrepartie des garanties de l'Etat. L’Etat a en effet versé 10,5 milliards d’euros aux banques françaises pour les recapitaliser.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde avait mis en garde le 22 juillet dans une interview au Financial Times
contre le retour de ces "vieilles pratiques" qu'elle avait qualifié de "honte absolue".
La Société Générale veut évaluer les "comportements"

De son côté, Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, a affirmé que sa banque tiendra compte "des comportements" des traders et pas seulement "des résultats" lors du calcul des rémunérations en fin d'année, mercredi en commentant les résultats semestriels du groupe.
Répondant à une question sur les bonus des traders suite à l'article publié par Libération qui annonce "un milliard d'euros de primes" aux traders de BNP Paribas, Frédéric Oudéa a déclaré: "quand on évaluera les rémunérations, on ne tiendra pas compte que des résultats mais aussi des comportements".
"On prendra aussi en compte des paramètres comme le risque", a-t-il ajouté. La Société Générale avait defrayé la chronique en janvier 2008 lorsque l'un de ses traders, Jerôme Kerviel, avait perdu près de 4,9 milliards d'euros en réalisant des opérations hasardeuses sur le marché.
Pour le numéro un de la Société Générale, "la question des rémunérations est complètement prématurée en milieu d'année, ce n'est pas un sujet d'actualité", et les rémunérations seront calculées "en fin d'année". Il est possible qu'elles ne soient pas payées en une fois, "une partie significative pourra être versée plus tard", a-t-il ajouté.

(Nouvelobs.com avec AP et AFP)

Publié dans Au pays de Sarko

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