Dossier spécial "Air Sarko One"

Publié le par NicQ

Air Sarko One. Séoul et le G20 : première escale pour l'avion présidentiel

11 novembre 2010 à 14h21

Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui à Séoul - où se tient le sommet du G20 - à bord du nouvel avion présidentiel rebaptisé "Air Sarko One" par la presse.

 

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"Air Sarko One" est un Airbus A330-200 d'occasion dont le prix d'achat et le coût du réaménagement s'élèvent à 176 millions d'euros. Une ardoise qui n'a pas manqué de susciter une polémique lorsque les premières informations ont filtré s'agissant des équipements luxueux installés à bord. En juin dernier, Ségolène Royal l'avait qualifié "d'avion privé" de Nicolas Sarkozy.

Après une campagne d'essais en vol qui ont mené l'aéronef à la Réunion et à Tahiti, l'heure de la mise en service approche à grands pas. Le sommet du G20 qui se tient en ce moment à Séoul va donner l'occasion au président de la République d'étrenner pour la première fois son nouveau long-courrier.

Par analogie au "Air Force One" du président américain

Objectif de cet investissement : "offrir une capacité plus performante de transport pour les déplacements gouvernementaux au cours des 30 prochaines années", avait expliqué récemment le ministère de la défense. 
 

Cet A330-200 acquis auprès de la compagnie Air Caraïbes a été rebaptisé dans la presse "Air Sarko One" par analogie au "Air Force One" du président américain.

D'une capacité initiale de 324 places, il a été transformé en un avion VIP d'une soixantaine de place, avec chambre, salle de bain et salle de réunion et selon le ministère de la Défense, tous les moyens "modernes, sûrs et fiables" de communication.

(Source : Telegramme.com)


"Air Sarko One", un avion devenu symbole du "bling-bling" présidentiel

LEMONDE.FR | 11.11.10 | 17h25  •  Mis à jour le 11.11.10 | 18h15

 

L'avion Airbus A330 de Nicolas Sarkozy, surnommé "Air Sarko One", le 28 octobre 2010 lors d'essais à Tahiti.

L'avion Airbus A330 de Nicolas Sarkozy, surnommé "Air Sarko One", le 28 octobre 2010 lors d'essais à Tahiti.AFP/GREGORY BOISSY

 

"L'Elysée et le ministère de la défense font tout pour garder ce dossier secret mais les informations commencent à filtrer. La présidence de la République française recevra dans quelques mois un nouvel avion aux couleurs de la République française." C'est ainsi que commence l'article de La Dépêche du Midi annonçant, en septembre 2008, l'arrivée de l'avion qui sera bientôt surnommé "Air Sarko One".

 

Dès le début, l'Airbus A330, qui effectue son premier vol officiel ce jeudi 11 novembre en direction de Séoul, pour le G20, est comparé au célèbre "Air Force One" du président américain. Pour se rendre en Corée, Nicolas Sarkozy pourra économiser une escale, selon un argument mis en avant par l'Elysée : l'ancien avion A319 était limité à 7 300 km d'autonomie.

LE "FOUR À PIZZA" ET LA "BAIGNOIRE"

Avant même d'avoir volé, le nouvel avion avait déjà une histoire, marquée par la polémique et les fantasmes autour des équipements supposés trop "bling-bling" de l'appareil. Comme ce four à pizza, évoqué dans une brève des Dernières Nouvellesd'Alsace de février 2010. L'information, qui se révélera fausse, est rapidement reprise par de nombreux médias avant d'être vigoureusement démentie par l'Elysée, sur Le Post.fr. En mars 2009, le Web s'était déjà interrogé sur une supposée cafetière à 25 000 euros, dans un courriel démonté sur le forum d'Hoaxbuster.com.

Plus récemment, "Air Sarko One" donne l'occasion d'un épisode assez rare : à un journaliste de RTL, on enjoint de s'excuser après avoir fait un sujet plutôt légerévoquant la présence d'une baignoire dans "l'Elysée volant", sur la base d'un article du Canard enchaîné. L'hebdo affirme qu'entre-temps le conseiller en communication de l'Elysée, Frank Louvrier, avait appelé la radio pour démentir avec force.

LE PS CONTRE "L'AVION DE LUXE"

La polémique autour d'"Air Sarko One" ne s'est pas limitée à des accrochages entre l'Elysée et des médias accusés de colporter de basses rumeurs. L'opposition aussi a vite ciblé l'avion présidentiel.

En novembre 2009, lors du débat sur la loi de finances, des députés PS, "choqués", déposent un amendement en développant un argumentaire selon lequel les fonds alloués à l'avion du président auraient pu être mieux employés : "Tandis que les rapports présentés aujourd’hui dans l’hémicycle nous ont montré que les besoins des armées sont très importants, et alors que les déficits structurels de notre pays ne font qu’augmenter et que le dernier rapport du Secours catholique dénonce la montée de la pauvreté en France, il est absolument inadmissible que le président de la République s’octroie 187 millions simplement pour se déplacer", lance Patricia Adam. "Démagogie", répondent les députés UMP, mais l'argument sera repris en juillet 2010, lorsque Ségolène Royal somme Nicolas Sarkozy de "sacrifier son avion de luxe", dans cette période de crise "où l'on voit tant de misère".

LA CONTRE-ARGUMENTATION DE L'UMP

Face à ces critiques répétitives, l'UMP dénonce une forme de "populisme". La majorité s'emploie à relativiser les chiffres et à justifier l'utilité de l'avion. Oui, il y a une chambre, avec lit double, mais une simple douche ; une salle de communication ultrasophistiquée mais capable d'assurer un contact permanent entre le président et son administration ; un centre médical et des leurres antimissiles pour la sécurité ; 60 places passagers mais avec des équipements de travail…

Le coût est dévoilé : 176 millions d'euros, dont 60 millions pour l'achat, 91,5 pour l'aménagement, 20,5 pour la sécurisation des communications et les systèmes d'écoutes, et 4 millions pour la qualification de l'appareil, précise un rapport parlementaire. L'Elysée fait valoir ses arguments : l'avion, vieux de dix ans, a été acheté d'occasion, il évitera de perdre un temps précieux en escales, et les deux anciens A319 seront revendus. On lit aussi au détour d'articles qu'un seul avion polluera moins que deux.

L'ÉCHO DU SKETCH DES GUIGNOLS

Malgré les efforts de communication, l'image d'"Air Sarko One" n'est toujours pas anodine. Les Guignols de l'Info ont mis en scène le président en parvenu frimeur qui vole au côté de l'avion d'Obama avec son appareil digne des clichés du tuning : jacuzzi, jantes customisées, néons… Plus d'un an et demi après, en novembre 2010, on retrouve encore des accents similaires chez Laurent Gerra, sur RTL : "Sarko" vante auprès de "Carla" la chambre à miroirs, la cheminée et les peaux de bêtes, la mallette nucléaire Vuitton… et même le fameux four à pizza. Sur les sites d'information, le sujet suscite encore beaucoup de commentaires des internautes.

"ON A FAIT TROP DE SECRET" 

Reste-t-il des choses à dénoncer à propos du coût de l'avion du président ? Le député PS François Loncle le pense et a déposé une question au gouvernementdemandant plus de "détails" ainsi que "le coût des installations techniques réalisées sur la base aérienne 105 d'Evreux", où stationne l'avion. On ne connaît pas non plus le coût d'utilisation par passager.

Le rapporteur PS de la commission de la défense de l'Assemblée, Jean-Luc Viollet, n'a pas fait de grosses objections sur le prix de l'avion dans son rapport. Mais il a regretté de ne pas avoir été autorisé à visiter "Air Sarko One", au prétexte d'un manque de disponibilité. De son côté, le député PS René Dosière raconte qu'un proche a pu entrer dans le fameux appareil : "C'était plutôt rapide mais il n'a pas eu le sentiment d'un luxe excessif", a affirmé ce spécialiste des dépenses de l'Elysée. Lui, comme Jean-Luc Viollet, dénonce tout de même des "erreurs de communication" "On a fait trop de secret", enjoignant au président d'"ouvrir l'appareil aux journalistes".

Alexandre Piquard
(Source : Lemonde.fr)

C’est pa330.1258190778.jpgassé assez inaperçu la semaine dernière. Dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 novembre, l’Assemblée nationale a voté des crédits à hauteur de 185 millions d’euros pour l’achat et l’aménagement d’un avion A330 (photo) réservé aux voyages présidentiels. Le ministère de la défense devra supporter ces dépenses même si, et les députés de la majorité y ont pris soin, l’avion sera exclusivement utilisé par le président de la République.

Philippe Leymarie dans son blog Défense en ligne hébergé par le Monde diplomatique est assez époustouflé par le petit Elysée volant que l’on prépare pour Nicolas Sarkozy  : “l’Air Force One français comprendra un poste de transmissions dernier cri, des installations médicales, une salle de réunion, un bureau, une chambre à coucher avec salle de bains, un système de leurres antimissiles, etc. L’avion présidentiel ne sera cependant pas disponible avant la fin de l’année prochaine.”

“Problème, selon Philippe Leymarie, : cet appareil… sera unique, c’est-à-dire forcément indisponible à un moment ou un autre (voir le cas du porte-avions Charles de Gaulle !). Et l’heure de vol passera à 20.000 euros en moyenne (contre 12.000 sur A319).”

Choqués par l’acquisition d’un avion surdimensionné — et réservé de fait à un « hyper-président » qui ne cesse d’« exploser » ses dépenses de fonctionnement —, les députés du groupe Socialiste, Radical et Citoyen ont profité de l’examen de la mission « défense », dans la loi de finance 2010, pour déposer des amendements au projet de budget 2010 afin de  “redéployer les moyens”, plus de 185 millions d’euros selon eux, consacrés à l’achat et à l’aménagement du nouvel avion présidentiel et l’acquisition d’un Falcon 7X, vers le budget de la Défense. (AFP/Le Figaro )

Amendements rejetés par la majorité.“En pleine mondialisation, notre président voyage comme d’autres présidents de grandes nations. Ce choix très raisonnable est à l’honneur de la France qui a la fierté de soutenir sa filière aéronautique”, a indiqué le rapporteur Jean-Michel Fourgous lors des débat, avant de donner un avis défavorable à ces amendements.

Les députés PS mettaient en balance l’achat d’appareils pour le président et “l’amélioration, l’accompagnement voire la reconversion des militaires ou des personnels civils”“les besoins de financement pour accompagner les restructurations”, et“l’amélioration de l’habillement et de l’équipement du combattant” qui “laissent à désirer”, selon eux.

(Source : veilleur.blog.lemonde.fr)


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Publié dans Reportages - Enquêtes

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