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Un avocat contraint de quitter son pays, l'Iran !

Publié le par NicQ

Menacé, un défenseur des droits LGBT en Iran vient de fuir son pays

Publié par Audrey Banegas   |   Dans Société  

Mohammad Mostafaei, l’avocat iranien spécialiste des droits humains dans son pays, notamment de cas de mineurs accusés d’homosexualité et condamnés à mort, ainsi que de cas de femmes accusées d’adultères, a dû fuir l’Iran, il y a quelques jours. Sa vie étant menacée à son tour, il est depuis samedi en exil en Norvège et se dit fortement préoccupé par les cas de condamnations en cours.

Souvenez-vous du cas d’Ebrahim Hamidi. Nous vous en parlions le mois dernier. Ce jeune homme, accusé, sans la moindre preuve et sans le moindre témoignage à charge, d’homosexualité et d’acte de sodomie, venait alors d’être condamné à mort par pendaison à Tabriz, au nord-ouest de l’Iran. Il avait été arrêté sur le simple témoignage d’un garçon de son âge avec qui il venait de se disputer; quelques heures plus tard ce dernier s’était rétracté et admettait avoir menti. Peu importe, Ebrahim Hamidi sera torturé pour avouer les faits et condamné début juillet à la peine de mort. Bien que cette affaire ait été rejetée par deux fois par la Cour suprême d’Iran – après que celle-ci a relevé de nombreuses fautes de procédures – la Cour de la province de Tabriz a insisté pour maintenir son verdict.

UN AVOCAT QUI NE SE TAIT PAS
Si l’histoire d’Ebrahim Hamidi a fait le tour du monde, c’est parce que son avocat n’a cessé de la relayer, notamment par le biais de l’IRQO (Iranian Queer Organisation), l’association iranienne de défense des droits LGBT basée à Toronto, au Canada, qui l’a elle-même transmise à la presse internationale.

Pour de nombreux jeunes hommes iraniens, comme pour Ebrahim Hamidi, abandonné par la justice de son pays, l’avocat Mohammad Mostafaei restait le seul espoir de survie. L’avocat n’a pas pour habitude de se taire. Il interpelle très régulièrement la communauté internationale sur les terribles affaires dont il s’occupe. Il communique systématiquement à la presse étrangères et aux ONG les évolutions des dossiers qu’il traite.

Il a, depuis, été forcé de fuir l’Iran après avoir attiré l’attention internationale sur un autre cas qu’il défendait, celui de Sakineh Mohammadi Ashtiani, une Iranienne de 43 ans, mère de deux enfants, récemment condamnée à mort par lapidation pour adultère, sans la moindre preuve.

Le 22 juillet dernier, des policiers ont débarqués dans le bureau de Mohammad Mostafaei à Téhéran, avec un mandat d’arrêt. Comme il n’y était pas, la femme de l’avocat, Fereshteh Halimi, a été arrêtée et a été maintenue en détention isolée dans la prison Evin à Téhéran, sans la moindre charge contre elle. Elle aurait été relâchée samedi. Sa vie étant menacée, Mohammad Mostafaei a alors fui vers la Turquie, où il a d’abord été arrêté pour être entré sur le territoire illégalement, puis a été relâché vendredi suite à des pressions de diplomates de l’Union européenne sur les autorités turques. Il est arrivé en Norvège samedi mais n’a depuis cessé de répéter ses craintes pour la vie de sa femme: « Ils l’ont prise comme otage, c’est un kidnapping », a t-il déclaré avant d’ajouter: « Regardez simplement ce qui arrive à ma femme et réalisez les défauts et les échecs du système judiciaire iranien, particulièrement envers Ebrahim Hamidi et Sakineh Mohammadi Ashtiani, qui attendent leur exécution sur la base de fausses accusations ».

POURRA-T-IL CONTINUER SON TRAVAIL EN EXIL?
Mohammad Mostafaei est connu dans son pays et par la communauté internationale pour avoir sauvé la vie de plus de 50 personnes pendant sa carrière, parmi lesquels de nombreux adolescents. L’un de ses clients récents, Ali Mahin-Torabi, 21 ans, a été relâché au mois de juillet après que l’avocat s’est battu pour faire annuler sa peine de mort. Avec l’exil de Mohammad Mostafaei, les militants et défenseurs des droits s’inquiètent du sort de ses clients mais l’avocat assure qu’il continuera dans son exil à les représenter et à alerter la communauté internationale.

Cinq autres jeunes sont actuellement sous le coup de la même condamnation qu’Ebrahim Hamidi dans le pays et sont détenus dans des conditions inconnues à Tabriz, Sardasht, Ardabil et Shiraz en attendant l’application de leur peine. Parmi eux, Nemat Safavi, un autre Iranien de 21 ans, emprisonné depuis l’age de 16 ans, lui aussi condamné à mort pour le même chef d’accusation, le 2 novembre dernier.

Yagg.com

Publié dans ça fait l'actu

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