Copé veut se débarrasser de Lancar !

Publié le par NicQ

UMP : Copé veut-il mettre Benjamin Lancar sur la touche ?

Benjamin Lancar (Abarkod/Wikimedia commons)

StreetPress

Ça chauffe chez les Jeunes UMP. Depuis que Copé a pris la tête du parti, son think tank jeunesse Génération France Jeune menace les Jeunes Pop. Lancar pourrait faire les frais des militants qui veulent mieux répartir la parole.

« La feuille de route, je n'en ai pas parlé avec Copé. Je n'ai rien à vous dire là-dessus. » Benjamin Lancar est plutôt agacé quand StreetPress lui rend visite à sa réunion des Jeunes populaires du 2 décembre pour lui demander s'il y aura des changements au sein de son mouvement.

Car depuis la nomination de Jean-François Copé au poste de secrétaire général de l'UMP le 17 novembre dernier, le chef de file des jeunes UMP fait profil bas. Le nouveau boss de l'UMP n'a pas été tendre à l'égard des Jeunes populaires et apporte dans ses valises son propre mouvement estampillé jeune : Génération France Jeune, les juniors de son think tank qui doit devenir la boîte à idées du parti.

Menacés par les baby Copé, les Jeunes pop ? Si dans les deux camps on clame haut et fort qu'« il n'y a pas de concurrence », en marge des réunions des deux mouvements, les langues se délient. Quand les uns accusent Lancar d'avoir « fondé son propre fan club », les autres refusent que le think tank parle au nom du parti.

Pourtant, le combat s'annonce inégal : avec Jean-François Copé à la tête de l'UMP, Benjamin Lancar s'apprête à moins passer à la télé.

Copé ne se reconnaît pas dans la stratégie des Jeunes pop

Car rue de la Boétie -ce n'est un secret pour personne-, le nouveau secrétaire général Jean-François Copé n'apprécie que moyennent la méthode Lancar chez les Jeunes populaires. Un de ses proches et membre actif de son think thank Génération France décrypte : « Il ne se reconnaît pas du tout dans la stratégie de communication des Jeunes pop depuis deux ans », avant de prendre pour « signe plus ou moins éloquent » sa non-participation au lipdub de l'UMP, une idée de Lancar.

Joint par StreetPress, Mike Borrowski, chef de section UMP dans le 93 et membre de Génération France « depuis la première réunion », y va de sa petite confidence :

« La première déclaration sur le mouvement jeune de l'UMP de Jean François Copé a été de dire que les Jeunes populaires ne parlaient qu'aux grandes écoles. […] Copé va apporter un nouveau souffle au mouvement. »

 

Ambiance.

Benjamin Haddad, chouchou de Copé

Jean-François Copé a déjà son mouvement de jeunesse : Génération France Jeune, l'antenne jeune de son think tank présidée par Benjamin Haddad, 25 ans et étudiant à HEC.

Dans une interview à Europe 1 du 27 novembre, le chef de l'UMP déclarait à l'égard du jeune militant invité de Michel Drucker :

« Je serai toujours avec lui, parce que je n'oublie jamais les gens qui s'engagent pour moi. »

 

Un soutien en mode poids lourd qui ne doit pas rassurer Benjamin Lancar, dont l'ancien boss Xavier Bertrand et ennemi intime de Copé a été évincé de la direction du parti. D'autant plus que le maire de Meaux a placé les think tanks au cœur de la nouvelle politique de l'UMP : il considère Génération France comme « son bébé », dixit les militants.

Du côté des Jeunes pop comme de Génération France Jeune, on refuse pourtant l'idée d'une concurrence entre les deux groupes. « On n'est vraiment pas sur le même terrain », explique Haddad, le baby Copé.

Chez les Jeunes pop, Stéphane Tiki, responsable des nouveaux adhérents, insiste sur la notion de « complémentarité » des deux mouvements : l'un « mobilise » pendant que l'autre est « un espace de proposition et de débat ».

« Benjamin, tu ne peux pas faire ça ! » 

Mais aux réunions des deux groupes, c'est un tout autre discours. Le 2 décembre, rue de la Boétie, Pierre Lellouche vient de clore un débat organisé devant de très sages Jeunes pop qui n'ont touché ni au Chipsters, ni aux bouteilles de Coca-Cola qui trônaient dans la salle.

Un responsable de la section Paris entouré d'UMP-girls en tailleur rappelle à StreetPress que « l'UMP est forte de 230 000 membres » avant de chambrer le think tank : « Je ne pense pas qu'il y en ait autant à Génération France. »

Un cadre du mouvement renchérit :

« Il n'y a pas de discussion à avoir : la seule voix du parti, c'est les Jeunes populaires et Benjamin Lancar a été largement élu. »

 

Hasard du calendrier, Génération France Jeune organisait la veille de la réunion des Jeunes pop son propre débat, identique à peu de choses près : il se déroule dans un café et Charles Beigbeder et Christian Jacob ont remplacé Pierre Lellouche.

Dans le public, des jeunes copéistes envoient du lourd contre Lancar : certains se réjouissent à l'avance de « sa mise à l'écart » depuis le remplacement de Xavier Bertrand par Jean-François Copé. D'autres le moquent :

« Il a quand même dit que le lipdub était le plus beau cadeau de Noël que les Français pouvaient recevoir alors qu'on était en pleine crise ! Benjamin, tu ne peux pas faire ça ! »

 

« Lancar ne peut plus rien demander de plus, il ne fera pas chier »

Le président du think tank, Benjamin Haddad, prend aussi ses distances :

« Avec Benjamin, on n'a pas beaucoup de points communs hormis notre prénom. »

 

La voie faite à Haddad et ses potes du think tank semble bel et bien royale. Un proche de Benjamin Haddad de déclarer :

« Lancar a eu tout ce qu'il voulait : son renouvellement à la présidence et son siège au conseil régional. Il ne peut plus rien demander de plus, il ne fera pas chier. »

 

Le président de Génération France Jeune met quand même en garde les Jeunes pop en cas d'opposition :

« C'est à eux de voir dans quelles mesures ils s'inscrivent dans les choix du président de la République. »

 

Photo : Benjamin Lancar (Abarkod/Wikimedia commons)

(Source : Rue89.com)

Publié dans P'tit Pop'

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