Les disparus de Lille : Un acte homophobe ?
REVUE DE PRESSE. Deux corps ont été repêchés dans un cours d'eau de la capitale du Nord. Un troisième garçon est toujours porté disparu. Alors que l'homosexualité paraissait faire le lien entre ces trois affaires, la justice privilégie désormais la piste accidentelle.
Capture extraite de la vidéo ci-dessous.
«La peur plane sur le Vieux-Lille». Derrière ce titre choc, France Soir revient ce matin sur la mort de deux garçons, et la disparition d'un troisième, en l'espace de quatre mois dans le même quartier de la capitale du Nord. Un mystère sur lequel plane un soupçon d'homophobie.
Rapprochement
Le corps de John, rappelle le journal, a été retrouvé dans les eaux de la Deûle, en octobre dernier, quelques jours après la disparition de ce garçon de 33 ans. Mercredi, c'est le corps de Thomas, 26 ans, disparu depuis le 5 février, qui est repêché dans le cours d'eau qui borde l'ouest de la ville. Seul Jean-Mériadec, âgé de 22 ans et porté disparu la semaine dernière, reste introuvable.
Macabre coïncidence? Certains ont pourtant fait un rapprochement: John était connu pour fréquenter les lieux gays du quartier. Thomas a été aperçu pour la dernière fois en sortant du Privilège, un bar gay-friendly des environs. Et les abords de la citadelle, où ont eu lieu ces trois disparitions, sont connus pour être un lieu de drague homo.
Aucune violence
Néanmoins, le résultat des premières autopsies étayent plutôt l'hypothèse de chutes accidentelles, explique ce matin la Voix du Nord. Le quotidien rappelle que l'examen du corps de John n'a révélé que «des griffures au visage et une plaie à la lèvre compatibles avec une chute». Quant à Thomas, l'autopsie ne conclut qu'à une noyade sans trace de violence.
Pour le procureur de Lille, cité par la Voix du Nord, il n'y a pas de rapprochement évident entre les trois affaires: «Aucun lien n'est fait. Il n'y a pas de raison de privilégier une thèse criminelle. Nous travaillons aussi sur une thèse accidentelle» explique Frédéric Fèvre. Les deux garçons, qui sortaient chacun d'une soirée arrosée, pourraient avoir chuté aux abords du cours d'eau.
Reste que la communauté homo de Lille reste circonspecte. Les Flamands Roses, principale associations LGBT de la ville, le notent dans un communiqué: «Les nombreux commentaires que cette affaire a suscité, notamment dans la communauté LGBT, ont révélé inquiétudes, interrogations et peurs au sujet du caractère potentiellement homophobe de ces disparitions.» Et ils invitent dimanche soir au «J'En Suis, J'Y Reste», tous ceux qui souhaitent évoquer ce sujet.
Regardez ce reportage de la Voix du Nord suite à la découverte du corps de Thomas: